L’anguille électrique (Electrophorus electricus) est une espèce de poisson d’eau douce rencontré dans le nord de l’Amérique du Sud, du bassin de l’Orénoque à celui de l’Amazone. Malgré son nom et en dépit de sa ressemblance aux vraies anguilles, il n’appartient pas à la famille des anguilliformes mais aux Gymnoptidae (certains le classent dans une famille à part : les Electrophoridae. Longtemps considérée comme seule espèce du genre Electrophorus, une étude publiée en 2019 révèle l’existence de deux autres espèces.
Deux nouvelles espèces d’anguilles électriques ont été découvertes dans les eaux douces amazoniennes, dont l’une capable d’envoyer des décharges de 860 volts, les plus puissantes jamais enregistrées dans le monde animal.
Deux nouvelles espèces d’anguilles électriques ont été découvertes dans les eaux douces amazoniennes, dont l’une capable d’envoyer des décharges de 860 volts, les plus puissantes jamais enregistrées dans le monde animal, selon une étude publiée dans la revue Nature Communications. Connues depuis plus de 250 ans, les anguilles électriques, de gros poissons pouvant mesurer jusqu’à 2,5 mètres, étaient jusqu’ici affiliées par les scientifiques à une seule espèce, selon cette étude menée au Brésil, en Guyane française, au Guyana et au Suriname, l’anguille électrique n’était pas une seule espèce mais un groupe de plusieurs espèces différentes, Outre des analyses d’ADN les structures internes, corporelles et osseuses ont été examinées. En croisant ces données à la cartographie de leurs provenances, trois groupes génétiquement différents, correspondant à trois régions géographiques différentes ont été identifiés:
La force des chocs électriques de ces 3 espèces a été mesurée, montrant que l’ Electrophorus voltai délivre des chocs atteignant 860 volts, soit beaucoup plus que le record précédent de 650 volts. Ces espèces pourraient avoir divergé il y a plus de 3 millions d’années lors de l’apparition de la grande plaine inondable qui donnera l’Amazonie. En 2019 on ignore si ces groupes sont encore capables ou non de produire des hybrides si on leur en donnait l’occasion.
Les poissons « électriques » intriguent les biologistes et certains physiciens depuis longtemps : les médecins égyptiens utilisaient une raie électrique pour soigner l’épilepsie ; Faraday a utilisé des anguilles pour étudier la nature de l’électricité ; l’étude anatomique d’anguilles a contribué à aider Volta à créer sa première batterie ; c’est l’une des motivations du séquençage complet du génome de l’anguille électrique par l’Université de Wisconsin-Madison, qui a été achevé l’été 2014.
Organes électriques:
L’anguille électrique présente la particularité de posséder des organes électriques (plaque électrique) dans la partie postérieure de son corps. Ces derniers peuvent atteindre 80 % de sa masse. Elle est capable d’envoyer des décharges électriques d’une tension allant de 50 millivolts à 860 volts, le champ électrique est d’environ 200 V par 30 cm (c’est-à-dire 600 V m−1) qui peuvent paralyser un cheval (qui peut alors se noyer) ou tuer un être humain (électrocution). Certaines de ces décharges ont atteint un record de plus de 860 V pour un courant de 2 A. Sa peau forme une couche protectrice contre ses propres décharges. Elles utilisent ces décharges pour se défendre ou comme moyen de prédation. Une anguille électrique de 2 m peut produire un courant dont la tension peut atteindre 860 volts, soit près de quatre fois celle d’une prise de courant.